Depuis les premiers dessins-promenades des années 1990, Olga Boldyreff ancre ses recherches dans les territoires qu’elle traverse, urbains ou paysagers. Elle accorde un rôle prépondérant au corps en mouvement. De retour à l’atelier, elle s’attache à traduire ses expériences du paysage, dans des propositions sensibles qui évoluent et se transforment selon l’endroit où elle les installe. Ses recherches se nourrissent de la multiplicité dans laquelle marche et dessin s’interpénètrent, s’enrichissent de leur particularité et de leur complémentarité. La marche négocie les intersections entre l’être humain, le lieu et l’espace. Les motifs convoquent l’idée de paysage où impressions visibles et invisibles s’entremêlent. Les explorations rappellent la réalité plurielle et changeante du paysage. Porteur d’enjeux écologiques, éthiques, esthétiques et sociaux, le paysage relie des champs pluridirectionnels : la trace dans l’espace, le mouvement, l’empreinte invisible des vies qui se croisent. Les œuvres de Boldyreff reconstruisent des trajets, proposent des errances à travers des zones inconnues, retranscrivent des phénomènes atmosphériques ou paysagers : impressions fugitives, instants capturés puis restitués sur papier, sur toile et/ou sur carnet leporello, dont la structure - pliage des feuilles en accordéon - matérialise le temps et le déplacement géographique.